La Rolex Cosmograph Daytona 6241 en or 14 carats, dans son édition limitée à 450 exemplaires, est un objet mythique de l’histoire de l’horlogerie. Elle est associée au nom de l’acteur et pilote Paul Newman, qui garda la sienne au poignet au cours de courses automobiles, de tournages et de photos légendaires. Elle lui avait été offerte par sa femme, avec la gravure iconique Drive carefully [Roule prudemment]. Il l’a transmise à son beau-fils, lui assurant qu’ « elle donne vraiment très bien l’heure ». Après sa mort, elle fut vendue aux enchères pour une somme record au profit d’une œuvre caritative.

Le collectionneur propriétaire de l’une de ces Rolex Daytona, similaire à celle de Paul Newman, la portait en mémoire de son père, mais il n’appréciait pas vraiment le bracelet en or. « Depuis des années, je suis en quête d’un bracelet en cuir adapté à ma montre », écrit-il à Jacques Bordier. Il raconte qu’il a commandé un bracelet en alligator superbe à Jean Rousseau, mais qu’il lui manque le snug fit, l’attache parfaite, sans espacement, entre le bracelet et la montre. « Pourtant, remarque-t-il, l’un de vos concurrents le fait, mais dans une qualité inférieure à la vôtre et ils ne font pas de bracelet pour une taille de 19mm à l’anse. »

L’alligator au dixième de millimètre

« Le défi était lancé », résume Jacques Bordier. « Et j’aime les défis, car ils nous font toujours progresser. » Jacques Bordier transmet la demande à Nathaniel Rather, directeur technique de Jean Rousseau à New York, qui reçoit le collectionneur et commence à élaborer le bracelet idéal.

« Il voulait un bracelet en alligator qui épouse parfaitement la forme de sa montre, se rappelle Nathaniel Rather. Nous avons fait scanner la montre en 3 dimensions, afin de dessiner un insert sur mesure, adapté à la forme du boîtier, à son épaisseur et son bombage. » L’insert a été usiné en France, adapté à un bracelet en alligator taillé pour l’occasion, et renvoyé à New York pour les essayages successifs. « Nous avons travaillé au dixième de millimètre près avec l’équipe de prototypage, raconte Nathaniel. Le client est revenu pour tester le prototype, et le deuxième était le bon. »

Le service à tout prix

En février 2023, le bracelet idéal était prêt, en alligator bleu. Le client est venu le chercher à l’Atelier-Boutique de New York. « Je tiens beaucoup à cette montre parce qu’elle était à mon père, qui l’a portée pendant quarante ans, le boîtier tourné vers le creux du poignet. Je le vois encore minuter la cuisson de ses steaks au barbecue avec ! Je suis vraiment heureux de pouvoir la porter avec un bracelet que j’aime. Je suis très reconnaissant des efforts déployés par Jean Rousseau pour concevoir un bracelet unique », assure-t-il.

Pour Jacques Bordier, un tel degré de service fait partie de l’identité de Jean Rousseau. « Nous nous devons d’apporter une réponse à tous les souhaits de nos clients. La qualité du service importe autant que celle du produit final. En tant que président, la réponse est donc forcément “oui” (ou dans ce cas précis, “chiche !”) et nos services techniques apportent leur intelligence et leur travail pour trouver la solution. Je suis fier du tour de force qu’ils ont accompli, il est digne de notre marque. »

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