Après des études de micromécanique, j’ai travaillé deux ans comme chef de projet technique pour une société spécialiste des éléments métalliques destinés à la maroquinerie : les boucles de ceintures, fermoirs et autres boutons de manchette. Il y a quinze ans, je suis entré chez Jean Rousseau comme technicien développement industrialisation et je suis aujourd’hui responsable du service. J’ai en charge la dimension technique de nos créations, c’est-à-dire le développement des processus d’industrialisation et le prototypage des pièces : chaque nouvelle pièce passe par le bureau technique qui propose des solutions de montage, crée des outils spécifiques, définit l’opérationnalité industrielle.

On ne l’imagine pas toujours, mais créer une pièce de maroquinerie est un processus à multiples étapes qui implique une quantité d’acteurs et de métiers différents. C’est ce que j’aime particulièrement dans mon métier : être au cœur de l’entreprise et avoir des interactions avec toutes les équipes. Au quotidien, je travaille auprès du service des achats pour la recherche de produits et de fournisseurs, avec les prototypistes pour le développement de nos créations et l’atelier des artisans pour leur fabrication, qui implique parfois de réfléchir à des techniques inédites. Il y a aussi la tannerie, la mécanique, le marketing et les commerciaux. C’est un environnement très dynamique.

« J’aime trouver les solutions aux problématiques qui paraissent insolubles »

Mon rôle est de trouver la manière d’améliorer en permanence nos produits pour répondre aux attentes de notre clientèle, composée de véritables connaisseurs. La satisfaction de nos clients est justement l’une des valeurs qui me guide au quotidien, avec le sens du défi et l’esprit d’équipe. J’éprouve un grand plaisir à trouver des solutions à des problématiques qui paraissent impossibles à résoudre au départ. A mon arrivée à la manufacture, j’ai par exemple participé à la fabrication d’un bracelet semi-rembordé. Remborder signifie replier sur lui-même de façon régulière le bord d’une pièce qui a été parée et encollée préalablement. Pour y parvenir, il nous a fallu concevoir des machines et des process. C’était passionnant. Idem lorsqu’il m’a fallu inventer une machine pour réaliser le gainage d’un téléphone en peau de galuchat.

Cette culture  de ne jamais céder devant la difficulté caractérise bien notre travail chez Jean Rousseau, où l’innovation est très présente, aussi bien dans nos méthodes de fabrication que dans les finitions de cuir développées au sein de notre tannerie. Nous n’hésitons pas à créer en interne les outils dont nous avons besoin pour aller au bout de notre inspiration.